A partir de Ouazazate l'autre experience du Sud Est Marocain est la Vallée du Drâa et le désert. La première partie du voyage se décline par de désertiques montagnes et plateaux rocheux de toutes les couleurs...
Puis aprés Agdz que nous découvrons en descendant d'un plateau, s'étale la vallée avec ses palmeraies verdoyantes qui courent le long des méandres du Drâa où tranche le rouge-ocre des nombreuses Kasbahs et Ksours ouvragés ou plus simples, atteignant une perfection d'épure s'inscrivant admirablement dans le paysage. Certains habités par une population essentiellement berbère, souvent de la tribu semi nomade des Ait-Atta, que nous rencontrons à chaque arrêt pour quelques moment d'échanges dans ce parcours vers Zagora, notre destination étape avant la prévision d'un bivouac dans le désert ...
Des enfants arrivent de partout lorsque nous faisont quelques pas dans la palmeraie et tentent de nous soutirer quelques dirhams ou à défaut, bonbon et tout autre objet.
Les femmes vaquent à leurs taches, vêtues de leur tenue traditionnelle noire agrémentée par des tissus et bandeaux de laine colorés, certaines nous font signe de la main...A l’ombre d’un tamaris, un groupe d’une dizaine de femmes attendent et rient à notre approche. Elles nous observent timidement du coin de l’oeil...
Des garçons traversent la palmeraie à dos d’âne. Amine, nous suit un instant. Il parle avec assurance et détermination. L’attitude et le charisme d’un vrai leader.
Nous croisons quelques hommes, plus discrets. Ils n’arborent plus le sarouel traditionnel, lui préférant des vêtements plus occidentalisés. Ils sirotent un thé entre voisins, à l'ombre d'une maison de pisé. Versée de très haut dans les verres, la pluie de thé symbolise l'union du ciel et de la terre. Mais ici, on ne compte plus trop sur la pluie pour cultiver.
Tous les villageois, enfants et adultes, nous gratifient d’un regard bienveillant, d’un bonjour et le plus souvent d’un sourire. Cette chaleur humaine est touchante.
Lors d'une pause à l’ombre d’un palmier, un petit groupe de jeunes filles et d'un garçon s’assoient près de nous. Elles ont à la main un livre scolaire et demandent à Marie de revoir quelques règles de français. Nawal, la plus
grande, nous propose de confectionner une fleur à partir de feuilles en papier. Nous aurons chacun notre rose. Quelques cahiers et crayons que nous avions prévus seront remis aux enfants sous la responsabilité de Nawal "la plus mature" pour qu'ils ne soient pas revendus et servent réellement aux études..
Un homme arrive sur sa mule. Il ne prononcera que peu de mots pour que les enfants prennent la poudre d’escampette. L'homme nous salue avec un large sourire. Tout doucement 
les enfants reviennent prés de nous Nawal traduit nos échanges avec l'homme, Il nous remercie pour le geste et nous invite chez lui pour le thé, il s’agit d'une petite maison en pisé composé de deux ou trois pièces, nous nous asseyons dans la cour sans refuser son invitation pour ne pas être impolis mais lui indiquons que nous devons reprendre la route pour zagora au plus tôt, ce qu'il accepte et comprend !
