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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 15:27

Au moment de notre départ pour Essaouira, nous avions décider de commencer notre périple par deux villes emblématiques Essaouira et Marrakech,avant de nous écarter des chemins touristiques classiques pour aller à la découverte du Maroc profond...

 

Aprés quelques dizaines de Km au milieu d'une grande plaine céréalière en direction de Safi quel ne fut pas notre étonnement de rencontrer sur une piste parallèle ou sur la route et pendant de longues distances de nombreuses et belles calèches allant dans les deux sens, attelées à des chevaux à l'allure racée et transportant dans un trot régulier et nerveux des Paysans avec leur famille qui avaient semble t-il revêtu leurs plus beaux vêtements pour se rendre ou revenir d'un endroit resté un mystère pour nous..., un souk ou une fête peut-être ?

 

Mais cette image insolite est restée gravée en nous, à la fois de par sa singularité et aussi une certaine similitude avec les carrioles des Amish dans l'ohio aux USA.

 

Piqués dans notre curiosité non satisfaite, nous nous sommes juré de revenir dans cette campagne aprés notre ballade pour tenter de rencontrer ces gens qui avaient si fière allure.


côtesauvage

En prenant ensuite la route par la côte sauvage, la diversité des paysages et des quelques villages traversés est particulièrement agréable, l'ambiance dans la voiture était également au rendez vous pour nous accompagner dans ce voyage avec les quelques cd de musique arabe et berbère enregistrés chez Mostafa...

 

Aprés être passés par une zone inhabitée où pousse une forêt d'arganiers sauvages, de genévriers et notamment de thuyas dont le bois alimente les ébénistes d'Essaouira, nous arrivons sur un site culminant qui offre une vue superbe sur toute la cité, qui, enveloppée dans un voile brumeux dû sans doute à la chaleur de cette journée et la proximité de l'Océan, nous offrit une vision impressionniste d'Essaouira.

 

Barque.essaouira.jpg

Le charme particulier de la ville et du port est certainement dû à la qualité de sa lumière qui se reflète sur ses facades blanches aux portes et fenêtres d'un bleu proche de la couleur du ciel, à la singulière douceur du climat le disputant parfois aux forts alizés et à l'impalpable ambiance qui y règne, qui font d'Essaouira  un lieu où tout concourt pour ouvrir les sens et se laisser aller à la rêverie...

 

 

Aprés avoir trouvé où se loger et se restaurer, nous partons en ballade à la découverte d'Essaouira et des "Souiris," en commençant par le port pour trouver un peu de la fraicheur du vent du large, puis en suivant les quais pour rejoindre l'esplanade menant à la Médina ...

 

  Le port d'Essaouira : c'est son activité de pêche qui lui donne couleur et vie...


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    Mais c'est surtout le matin où il faut y aller flâner pour profiter de son atmosphère particulière de l'animation occasionnée par le retour des chalutiers et des grandes barques bleues : les marins déchargeant leur pêche de la marée et jonglant avec les caissettes et paniers remplis de poissons, tandis que quelques femmes munies d'un seau attendent patiemment qu'ils leurs donnent quelques poissons...

 

Une petite fringale se fait jour ! Nous avons dégusté de délicieuses sardines grillées, sur une des grandes tables dressées à la sortie du port, partagée en toute convivialité avec des Marocains.

 

Alors que le vent omniprésent sur Essaouira s'est levé, nous quittons les quais, le vol des escadrilles de mouettes et le ricanement obsédant des cormorans, pour nous diriger en traversant la grande esplanade, vers une petite place où se trouvent quelques terrasses de cafés à l'ombre des arbres, juste devant l'entrée de la Médina et nous nous arrêtons le temps de boire un thé à la menthe...

 

11medinaplace choukrane

J'avais finalement choisi un café, en me rémémorant un passé lointain, devenant tout à coup très présent...Les types et filles de ma génération ayant vécus la grande et initiatique transhumance culturelle de découverte du monde des sixties et seventies, (époque où toutes les utopies semblaient relever du possible), ne pourront aborder Essaouira sans nostalgie, puisque cette ville fut de par son charme intemporel, l'une des destination et de rassemblement de ce mouvement... Epoque révolue d'une insouciance aujourd'hui dissipée dans un nuage de fumée...

 

 Alors que nous étions installés à la terrasse du café, je poursuivais mes rêveries, sur cette période de ma vie dans cette ville tout en regardant une foule bigarrée aller ou revenir de la Médina alors que, le chant du muezzin retentissait dans la mosquée toute proche, jusqu'à ce que Marie me dise : "On se bouge ? "...

 

Revenu à une réalité plus immédiate, je me demandais quand même si ce charme intemporel d'Essaouira aura su résister dans le temps, au développement touristique et ses effets pervers, face à l'engouement que suscite cette cité... Le mieux était d'aller déambuler dans la Médina pour avoir une réponse...

 

Au delà des principales avenues rectilignes, particulière à la Médina d'Essaouira, il faut savoir se5essaouira-ryad choukrane perdre en prenant son temps, dans ces lacis de ruelles aux parcours capricieux, parfois voutés et à la faveur d'une porte entrouverte y découvrir l'inattendu, d'un atelier d'artisan ou d'artiste, d'un Riad et ses arcades fleuries, d'une boutique particulière; de ce petit labyrinthe on retombe toujours sur l'un des axes majeurs constituant cette cité.

 

Ainsi derrière les facades blanches parfois austères, nous avons découvert des ilots, impasses où règne une "fantaisie toute orientale" et le grouillement d'une vie mystèrieuse que seule une personne un peu aventureuse découvrira.

 

L'odeur du bois de thuya et d'huile de lin nous indique que nous sommes à proximité des  ateliers d'ébénistes devenus rares aujourd'hui, réputés pour leur travail soigné et leur habileté en marqueterie et incrustation de citronnier, d'ébène, de nacre et d'argent, spécialité d' Essaouira... Nous avons pu découvrir à la coopérative leur manière de travailler et le résultat de leurs magnifiques et patients travaux en pénètrant dans "la skala" où les anciennes casemates voûtées qui servaient auparavant d'ateliers sont aujourd'hui pour la plupart transformées en boutiques...

thuya-incrustationobjet thuyathuya-table      

 

En fin d'aprés midi, un peu fatigués, en attendant l'heure d'aller dîner et au moment où les Souiris arrivent nombreux à la Médina, nous nous contentons de prendre quelques repères et l'ambiance générale, en nous promenant dans les rues les plus fréquentées et commercantes comme la rue Mohamed ben Abdallah très animée à cette heure de la journée, où cohabitent harmonieusement petits commerces traditionnels et boutiques pour touristes; la jupe ou veste hippie bariolée (reste d'une époque mythique déjà évoquée), côtoie sans complexe la monacale djellaba brune ou l'austère haïk de laine blanche que l'on croise partout sur les silhouettes drapées des femmes Souiri... Les marchandages se déroulent dans la rue vu l'étroitesse des échoppes, créant ainsi une animation constante...

 

La ville ancienne composée de trois quartiers, séparés par de petites murailles intérieures et de grandes portes : la Médina, la Kasbah, et le Mellah, ayant chacun leurs particularités, demande un minimum de deux jours pour la visiter...

essaouira choukranemédinaessaouira choukraneessaouira.medina choukrane9essaouira.rue choukrane

 

Nous remettons donc au lendemain la suite de notre visite et partons à la recherche d'un resto qui nous a été conseillé par un commercant Souiri avec qui nous avons conversé en prenant le thé à la menthe dans sa boutique où il nous avait invités...

 

Après avoir diné d'un délicieux tagine dans un petit restaurant de la Médina où peu de touristes vont et pour un prix tout à fait convenable, nous nous sommes de nouveau arrêtés sur la place où nous étions dans l'aprés midi, à la terrasse d'un café dont la sono diffusait du bon Blues et Rock des années 70 sous un éclairage de lanternes orientales. Ambiance nostalgie me direz vous ?... même pas ! Pas besoin, puisque tout est en continuité dans   " l'intemporelle Essaouira..."

 

De nombreux voyageurs et touristes sur ces terrasses mais également beaucoup de marocains jeunes adultes pour la plupart. C'est à cette occasion que nous avons fait la connaissance de Icham, la trentaine, plutôt "zen" et musicien Gnaoua qui nous a parlé avec passion de cette musique de transe qu'il pratiquait  et qui répond semble t-il à des rituels très précis.

 

Après avoir sympathisé avec nous, il nous invite à passer le voir le lendemain pour une " Ksara " (concert en privé) qu'il organise quelques fois avec d'autres musiciens dans le lieu où ils jouent habituellement ensemble...

 

Nous nous mettons d'accord pour un rendez-Vous et lorsque nous partons à notre hotel, Icham nous accompagne jusqu'à notre voiture sur un parking. "par sécurité en cas (rare) de mauvaise rencontre" , nous dit il ...Il est déja plus de minuit...

 


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Marie.Chris (125x69)

Christian et Marie vivent au maroc depuis plus de 5 ans. Découvrez au travers de leurs experiences le Maroc et son art de vivre, les marocains et leur gentillesse selon les amitiés qu'ils ont développé […]

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