La vallée du Dades s'étend sur 170 km, en partant de Ouarzazate jusqu'à Boulmane de Dadès. On la nomme également la route des mille kasbahs, celles-ci sont parfois converties en auberges et restaurants.
Nous nous arrêtons d'abord dans la ville de Skoura à 40 km de Ouarzazate , avec ses 30.000 habitants, son importante palmeraie et connue pour ses kasbahs, dont celle d'Amerhidil... La palmeraie compte de nombreux douars (villages), dont les habitants vivent essentiellement de l'agriculture : olives, amandes, cultures fourragères comme la luzerne, orge et autres arbres fruitiers (pommiers, abricotiers, figuiers, grenadiers ...) Certains artisans perpétuent des traditions ancestrales comme les potiers et les vanniers.
Nous continuons notre route toute droite en direction de Boulmane Dadès qui traverse des étendues sèches sur laquelle les paysans portent encore à dos d'homme, ou de femme, leur fardeau de paille ou leur maigre récolte. On rencontre encore parfois, des nomades et leurs dromadaires dans cette région berbère.
En prolongeant l’excursion le long du Dadès, l’on traverse le pays des roses, El Kelaât M’Gouna, où l’on fabrique la spécialité de la région qu'est l’eau de rose si précieuse pour le teint. Les boutiques sont construites dans des endroits improbables. Les roses cultivées sont nommées les roses de Damas, elles fleurissent d'avril à juin, le long des parcelles cultivées.
Une fête dite des Roses (Mawssim al wouroud en arabe, lfichta n lord en berbère), est organisée au mois de mai de chaque année. Cette fête qui dure troix jours, vient fêter l'arrivée des roses des vallées de Dades et Mgoun. Durant ce moussem, El Kelâa M'gouna double de population. Elle est prisée par les marocains habitant les autres villes du royaume venus découvrir une région connue pour ses parfums et produits cosmétiques à base de l'eau de rose ainsi que pour l'accueil et la chaleur de ses habitants. La fête est aussi l'occasion pour les visiteurs d'EL Kelâa M'gouna de visiter sa petite foire et de découvrir les produits artisanaux et agricoles de la région.
Le Dadès irrigue les cultures : figuiers, luzerne pour le bétail, orge, blé, dattes. au loin, les neiges du moyen Atlas dominent la vallée qui est une des plus fertiles du sud marocain. celle-ci est jalonnée de kasbahs et villages fortifiés uniques et il faut parfois savoir sortir de la route pour découvrir ces habitats berbères traditionnels en pisé.
La ville de Boulmane Dadès est le point de rencontre des berbères de la région, c'est un centre important, avec près de 12000 habitants et située à 1793m d'altitude. La route serpente entre les montagnes arides en longeant la très longue oasis du Dadès, le paysage, un des plus fameux du Maroc est très spectaculaire.
A Tamiat, les rochers érodés sont arrondis et surplombent l'oued. On les appelle les doigts de singes. La route monte parfois et domine les environs. Plus loin, s’ouvre la route menant aux gorges du Dadès que nous n'avons pas prise, suivant la direction de Tineghir, une fois n'est pas coutume, nous sommes dans la vallée sur une route droite à l'infini croisant des bergers nomades et leurs troupeaux au bord de la route
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Tineghir se situe à 1310 m d'altitude au pied des montagnes rouges du Moyen atlas. Les sommets sont encore enneigés en ce début de printemps. Cette Ville était une importante étape pour les caravanes. Elle venaient parfois de Tombouctou en y apportant l'or. Les orfèvres juifs, nombreux dans la région le travaillaient ainsi que l'argent extrait des montagnes environnantes.
Après Tineghir, à 168 km de Ouarzazate et à 160 km d'Erfoud, commence la vallée de l'oued Todra, sur une longueur de 50 km. La vallée est entourée d'un paysage montagneux digne des westerns américains ou de Sergio Leone. La route serpente à travers «les sierras» en surplombant la magnifique oasis de l'oued Todra. Les palmiers entourent les cultures maraîchères et les champs de blé et d'orge. Les berbères semblent vivre ici encore comme il y a longtemps dans une agréable quiétude, et la rudesse des tâches quotidiennes.
L'oued Todra prend sa source dans le Haut Atlas et se perd dans le désert du Sahara, sans jamais atteindre la mer. Les districts Todra ou Todgha comprennent de 51 villages autonomes les uns des autres, constitués en tribus.
Les marchands se sont installés à l''entrée des gorges du Todra. La gigantesque faille est très impressionnante, le soleil disparaît et l'ombre s'installe. Il fait très frais dans la gorge, le vent s'y engouffre et il vaut mieux prévoir un coupe vent.
Les falaises atteignent 300 m de hauteur.
Une auberge permet de se restaurer et de loger dans les gorges, elle est baignée par la lumière du soleil car située dans la partie la plus large du canyon du Todra... Un village est à l'extrémité de la faille, Les lavandières viennent laver leur linge ici dans l'oued Todra. Le temps s'est arrêté un moment pour nous dans cet endroit.